Glycémie : le guide complet pour comprendre ce qui se passe dans votre corps
Le contrôle glycémique est au cœur de la gestion du diabète. Bien plus qu’une simple surveillance, il s’agit d’une approche active et éclairée pour maintenir le taux de sucre sanguin dans des limites saines. Pour une personne vivant avec le diabète, maîtriser son contrôle glycémique est la clé pour prévenir les complications et vivre une vie pleine et sereine.
Face à une maladie qui touche près d’un adulte sur neuf dans le monde, soit environ 589 millions de personnes en 2024 (1), la science a fait des avancées considérables. Les stratégies de contrôle glycémique ont évolué, passant de mesures isolées à une gestion dynamique et personnalisée grâce à des technologies innovantes.
Ce guide complet vous explique tout ce que vous devez savoir pour optimiser votre contrôle glycémique au quotidien.
En termes simples, la glycémie est la concentration de glucose (sucre) dans le sang. Le glucose est le principal carburant de nos cellules, et notamment de notre cerveau. Ce sucre provient majoritairement de la digestion des glucides présents dans notre alimentation.
Chez une personne non diabétique, les valeurs de référence sont généralement :
À jeun (depuis au moins 8 heures) : entre 4,0 et 5,5 mmol/L (72 et 99 mg/dL).
Après un repas (postprandial) : inférieure à 7,8 mmol/L (140 mg/dL) deux heures après le début du repas.
Un bon contrôle glycémique vise à maintenir ces équilibres pour éviter les effets néfastes de l’hypoglycémie (trop peu de sucre) ou de l’hyperglycémie (trop de sucre).
Notre corps possède un système de régulation très performant, orchestré par le pancréas et deux hormones essentielles :
L’insuline (pour baisser le sucre) : Après un repas, la glycémie augmente. Les cellules β du pancréas libèrent de l’insuline, qui agit comme une clé pour faire entrer le glucose dans les cellules. Résultat : la glycémie diminue.
Le glucagon (pour monter le sucre) : À distance des repas ou lors d’un effort, la glycémie baisse. Les cellules α du pancréas sécrètent du glucagon, qui demande au foie de libérer ses réserves de sucre. Résultat : la glycémie remonte.
Chez les personnes diabétiques, ce mécanisme est défaillant, ce qui rend indispensable une gestion active du contrôle glycémique.
Pour une personne diabétique, les cibles sont définies avec l’équipe soignante. Les recommandations internationales servent de référence (2) :
Avant un repas (à jeun) : entre 4,4 et 7,2 mmol/L.
Deux heures après un repas : moins de 10,0 mmol/L.
Au-delà de ces mesures ponctuelles, deux indicateurs modernes sont fondamentaux pour évaluer la qualité du contrôle glycémique :
Cet examen sanguin reflète votre glycémie moyenne sur les 2 à 3 derniers mois. C’est un indicateur essentiel du risque de complications à long terme.
Fourni par les capteurs de glucose en continu (CGM), le TIR est le pourcentage de temps passé dans la plage de glycémie cible (généralement 3,9-10,0 mmol/L). C’est un indicateur dynamique de la stabilité de votre glycémie. Un TIR supérieur à 70% est l’objectif recommandé pour la plupart des adultes, car il est directement lié à une diminution du risque de complications.
La piqûre au bout du doigt (glucomètre) fournit une « photo » instantanée de votre glycémie. Elle reste indispensable pour prendre des décisions immédiates, comme avant une activité physique ou en cas de suspicion d’hypoglycémie.
Le CGM est un petit capteur qui mesure le glucose 24h/24. Il ne donne pas seulement une valeur, mais aussi une tendance (flèche indiquant si la glycémie monte, est stable ou descend). Ses avantages pour le contrôle glycémique sont majeurs :
vision dynamique et complète des fluctuations.
alarmes préventives pour éviter les hypo/hyperglycémies.
calcul automatique du temps dans la cible (TIR).
amélioration significative de la qualité de vie (3).
1. Qu’est-ce que la glycémie et pourquoi est-elle si importante ? La glycémie est le taux de glucose dans le sang. Elle est vitale car le glucose est la principale source d’énergie pour toutes nos cellules. Maintenir une glycémie stable est crucial : trop élevée (hyperglycémie), elle endommage les vaisseaux sanguins et les organes à long terme ; trop basse (hypoglycémie), elle prive le cerveau de son carburant essentiel (1).
2. Quel est le rôle exact de l’insuline et du glucagon ? Ce sont deux hormones produites par le pancréas qui agissent comme un thermostat. L’insuline est libérée après les repas pour faire baisser la glycémie en aidant le glucose à entrer dans les cellules. Le glucagon est libéré à distance des repas pour faire remonter la glycémie en demandant au foie de libérer ses réserves de sucre (2).
3. Pourquoi ma glycémie est-elle élevée le matin au réveil (phénomène de l’aube) ? C’est un processus naturel. Tôt le matin, votre corps libère des hormones pour vous préparer à la journée. Ces hormones provoquent une libération de glucose par votre foie. Chez une personne diabétique, la réponse en insuline pour contrer cette hausse est insuffisante ou inefficace, ce qui entraîne une hyperglycémie au réveil (2).
4. Qu’est-ce que la « résistance à l’insuline » expliquée simplement ? Imaginez que vos cellules ont des serrures et que l’insuline est la clé. La résistance à l’insuline, c’est comme si ces serrures étaient devenues rouillées. La clé a de plus en plus de mal à ouvrir la porte. Le glucose s’accumule donc dans le sang au lieu d’entrer dans les cellules. C’est le mécanisme principal du diabète de type 2 (4).
5. En quoi le diabète de type 1 et de type 2 sont-ils différents dans leur impact sur la glycémie ? La cause profonde est différente. Dans le type 1, le problème est une absence totale d’insuline. La gestion de la glycémie dépend entièrement des injections d’insuline. Dans le type 2, le problème initial est que l’insuline produite est inefficace (résistance). Les traitements visent donc à réduire la résistance ou à aider le corps à mieux utiliser son insuline (1, 4).
Modern Challenges in Type 2 Diabetes: Balancing New Medications with Multifactorial Care. Biomedicines. 2024 Aug 31;12(9):2039. https://www.mdpi.com/2227-9059/12/9/2039
Mechanisms of Insulin Action and Insulin Resistance. Physiological Reviews. 2018 Sep 30;98(4):2133-2223. https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC6170977/
The Impact of Using Carbohydrate Counting on Managing Diabetic Patients: A Review. Cureus. 2023 Oct 31;15(10):e47652. https://assets.cureus.com/uploads/review_article/pdf/179352/20231118-11505-6tam9w.pdf
Galicia-Garcia U, Benito-Vicente A, Jebari S, et al. Pathophysiology of Type 2 Diabetes Mellitus. International Journal of Molecular Sciences. 2020;21(17):6275. https://www.mdpi.com/1422-0067/21/17/6275
HbA1c vs Temps dans la Cible (TIR) : laquelle de ces mesures compte vraiment pour…
Le secret de la chrononutrition : pourquoi l'heure de vos repas peut transformer votre glycémie…
L'ordre des aliments : La méthode simple et prouvée pour lisser votre glycémie après les…
Diabète : par quoi remplacer le pain blanc ? Le pain fait partie intégrante de…
Gérer son diabète commence souvent dès les premières heures de la journée. Le petit-déjeuner, ce…
Comment soutenir un proche diabétique sans être envahissant (ni se négliger) ? Pour mon épouse,…