Dernière mise à jour 3 juillet 2025 par Alberto Guardia

La gestion moderne du diabète, grâce aux avancées technologiques, offre une meilleure qualité de vie et un contrôle glycémique plus fin. Pompes à insuline, capteurs de glucose en continu, stylos injecteurs, etc. Ces outils sont devenus nos compagnons au quotidien. Cependant, ces dispositifs, ainsi que les gestes de soins nécessaires, peuvent avoir un impact visuel sur le corps qui n’est pas toujours facile à vivre. Comment apprivoiser ces « extensions » de soi et gérer le regard des autres pour préserver son image corporelle et son bien-être ?
Cet article a pour objectif de vous aider à mieux gérer l’impact visuel du diabète. Nous aborderons :
- Les différents aspects visibles de la maladie et de ses traitements.
- Les conséquences émotionnelles et psychologiques possibles.
- Des stratégies pratiques pour intégrer ces aspects au quotidien.
- Des pistes pour cultiver une image corporelle plus positive.
- Où trouver du soutien si cet impact devient difficile à gérer.
Apprendre à vivre avec ces marques et dispositifs est un cheminement personnel, et des solutions existent pour le rendre plus serein.
L’impact visuel du diabète : de quoi parle-t-on ?
L’impact visuel du diabète peut prendre plusieurs formes, certaines directement liées aux outils de gestion, d’autres aux gestes de soins :
- Les dispositifs médicaux : Les pompes à insuline avec leurs cathéters et tubulures, ainsi que les capteurs de glucose en continu (CGM), sont des appareils portés sur le corps de manière quasi permanente. Bien que de plus en plus discrets, ils restent visibles et peuvent être perçus comme une « extension » technologique de soi.
- Les traces sur le corps : Les injections d’insuline répétées, la pose de cathéters ou de capteurs peuvent laisser des marques temporaires (rougeurs, petits bleus) ou plus durables (cicatrices, lipodystrophies – modifications du tissu graisseux sous la peau si la rotation des sites n’est pas bien respectée).
- Les gestes de soins en public : Devoir contrôler sa glycémie au bout du doigt, réaliser une injection d’insuline ou manipuler sa pompe en public peut attirer le regard et susciter un sentiment de gêne voir de honte chez certaines personnes (1).
Ces aspects visibles peuvent parfois donner l’impression que la maladie est constamment exposée au vu et au su de tous.
Conséquences émotionnelles et psychologiques du regard sur soi et des autres
L’exposition constante des outils et des gestes de soin peut avoir un retentissement psychologique non négligeable. Il n’est pas rare de ressentir :
- Une altération de l’image corporelle : On peut se sentir « différent(e) », « appareillé(e) », ou avoir l’impression que son corps est « médicalisé ». Le sentiment d’être « attaché(e) à une machine » est parfois exprimé par les utilisateurs de pompes (2).
- Une baisse de l’estime de soi : La gêne ou la honte liées à la visibilité du diabète, notamment lors des soins en public (1), peuvent affecter la confiance en soi. L’inconfort physique lié à l’insertion ou à la taille des dispositifs peut aussi être une source de stress et de gêne (3).
- Une anxiété sociale : La peur du jugement, des questions indiscrètes ou des regards insistants peut mener à vouloir cacher son diabète ou à éviter certaines situations sociales. Certaines personnes peuvent développer des stratégies pour dissimuler leur condition, ce qui représente une charge mentale supplémentaire (4).
Ces émotions sont légitimes et partagées par de nombreuses personnes vivant avec un diabète visible.
Stratégies pratiques pour mieux vivre avec les aspects visibles du diabète
Apprivoiser l’impact visuel du diabète est un parcours personnel, mais voici quelques stratégies qui peuvent aider :
- Intégration et personnalisation des dispositifs :
- Choix des sites : Discutez avec votre équipe soignante des meilleurs sites pour vos injections, capteurs ou cathéters, en alternant régulièrement pour préserver votre peau. Certains sites peuvent être plus discrets sous les vêtements si c’est votre souhait.
- « Accessoiriser » vos appareils : De nombreuses entreprises proposent des stickers, des coques colorées, des pochettes ou des brassards élégants pour personnaliser pompes et capteurs. Cela peut aider à les voir non plus comme des contraintes médicales, mais comme des accessoires, voire des affirmations de style pour certains.
- Vêtements adaptés : Il existe des vêtements conçus avec des poches discrètes pour les pompes, ou des sous-vêtements spécifiques pour maintenir les capteurs. Parfois, des coupes de vêtements un peu plus amples peuvent aussi aider si l’on souhaite plus de discrétion.

Intégration et personnalisation des dispositifs lors d’un diabète
2. Gestion des traces corporelles :
- Rotation, rotation, rotation : C’est la règle d’or pour prévenir les lipodystrophies. Tenez un schéma de rotation des sites d’injection et de pose des capteurs/cathéters.
- Soins de la peau : Hydratez bien votre peau. En cas d’irritation due aux adhésifs, parlez-en à votre équipe soignante ; il existe des produits protecteurs ou des types d’adhésifs différents.
3. Faire face au regard et aux questions des autres :
- Préparez des réponses types : Si vous êtes à l’aise pour en parler, ayez quelques phrases simples et claires pour expliquer ce qu’est votre appareil ou votre geste de soin. Une explication brève peut souvent désamorcer la curiosité.
- Affirmez vos limites : Vous n’êtes pas obligé(e) de vous justifier ou de donner des détails si vous n’en avez pas envie. Un simple « C’est un dispositif médical pour ma santé » peut suffire. Apprenez à dire non aux questions trop personnelles.
- Adoptez une perspective positive : Rappelez-vous (et aux autres si besoin) que ces outils, bien que visibles, sont des alliés précieux qui vous aident à vivre mieux et en meilleure santé.
Cultiver une image corporelle positive et l’acceptation de soi
Développer une relation plus apaisée avec son corps et les aspects visibles du diabète est un processus graduel :
- Changer de regard sur les dispositifs : Essayez de voir votre pompe ou votre capteur non pas comme un signe de maladie, mais comme un outil de liberté et d’autonomie, un partenaire qui vous aide à gérer activement votre santé.
- Se concentrer sur la fonctionnalité : Votre corps, même avec un diabète, vous permet de vivre, d’aimer, de travailler, de bouger. Appréciez tout ce qu’il vous permet d’accomplir.
- S’entourer de positivité : Échangez avec d’autres personnes diabétiques, que ce soit dans des groupes de soutien ou des communautés en ligne. Partager ses expériences et voir comment d’autres assument leurs dispositifs peut être très inspirant et déculpabilisant.
- Pratiquer l’auto-compassion : Soyez indulgent(e) et bienveillant(e) envers vous-même. Vivre avec le diabète est un défi ; il est normal d’avoir des jours avec et des jours sans.
- L’affirmation par l’exemple : Pour certains, le chemin passe par l’acceptation pleine et entière, voire la revendication de ces aspects visibles comme faisant partie intégrante de leur identité. De nombreuses personnes choisissent de ne pas cacher leurs appareils et contribuent ainsi à normaliser l’image du diabète.
Quand et où trouver du soutien ?
Si l’impact visuel de votre diabète sur votre corps vous pèse lourdement, affecte votre humeur, vos relations ou votre envie de prendre soin de vous, n’hésitez pas à chercher de l’aide :
- Votre équipe soignante : Votre médecin, diabétologue, ou l’infirmier/ère d’éducation thérapeutique sont là pour vous écouter et vous conseiller. Ils peuvent vous donner des astuces pratiques pour la gestion des sites, des dispositifs, et vous rassurer.
- Un psychologue ou un thérapeute : Parler à un professionnel de la santé mentale peut vous aider à travailler sur votre image corporelle, votre estime de soi, et à développer des stratégies d’adaptation pour mieux gérer l’anxiété sociale ou la gêne.
- Les associations de patients : Elles offrent un espace d’écoute et de partage inestimable. Entendre les témoignages d’autres personnes et échanger des conseils peut être très réconfortant et déculpabilisant.
L’impact visuel des pompes, capteurs et injections est une réalité pour de nombreuses personnes vivant avec le diabète, pouvant affecter l’image de soi et le bien-être émotionnel.
Apprivoiser ces aspects visibles est une étape importante pour vivre pleinement et sereinement avec son diabète.
FAQ
Quels sont les aspects visuels du diabète qui peuvent affecter mon image corporelle ? Ce sont principalement les dispositifs médicaux comme les pompes à insuline et leurs cathéters, les capteurs de glucose en continu, ainsi que les marques laissées par les injections ou la pose de ces appareils (rougeurs, bleus, parfois lipodystrophies). Les gestes de soin en public (se tester, s’injecter) peuvent aussi être source de gêne.
Comment cet impact visuel peut-il influencer mon estime de moi et mes relations ? Il peut entraîner un sentiment de différence, de gêne, voire de honte, ce qui peut diminuer la confiance en soi. La peur du regard ou des questions des autres peut parfois mener à éviter certaines situations sociales ou à se sentir anxieux en public.
Est-il normal de ressentir de la honte ou de la gêne à cause des appareils visibles ? Oui, il est tout à fait normal et fréquent de ressentir ces émotions. Beaucoup de personnes passent par une phase d’adaptation où elles doivent apprivoiser ces nouveaux « compagnons » et le regard que cela peut susciter chez les autres ou sur soi-même.
Avez-vous des astuces pour rendre ma pompe ou mon capteur plus discret ? Vous pouvez choisir des sites de pose moins visibles sous les vêtements (abdomen, haut des fesses), utiliser des pochettes spéciales, des brassards ou des vêtements avec des poches intégrées. Certains dispositifs sont aussi plus petits et plus plats que d’autres.
Comment réagir si quelqu’un me pose des questions sur mes appareils en public ? Vous avez plusieurs options selon votre humeur et la personne : expliquer brièvement et simplement (« C’est un appareil qui m’aide à gérer ma santé »), utiliser l’humour, ou poliment indiquer que vous ne souhaitez pas en discuter. Préparez quelques réponses courtes peut aider à vous sentir plus à l’aise.
Comment puis-je mieux accepter mon corps avec ces dispositifs ? Essayez de voir ces outils comme des alliés qui vous permettent de vivre mieux. Concentrez-vous sur ce que votre corps vous permet de faire. L’auto-compassion et le partage d’expériences avec d’autres personnes diabétiques peuvent aussi grandement aider à changer de perspective.
Où puis-je trouver du soutien si je souffre vraiment de l’impact visuel de mon diabète ? Parlez-en d’abord à votre équipe soignante. Un soutien psychologique auprès d’un thérapeute peut être très bénéfique pour travailler sur l’image de soi et l’estime de soi. Les associations de patients sont également une excellente ressource pour le partage et le soutien.
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Bibliographie
- DIABETES BURNOUT – REVIEW [Internet]. Acad.ro; 2016 [consulté le 2025 Juin 4]. Disponible sur: https://acad.ro/sectii2002/proceedingsChemistry/doc2016-1/art04Culman.pdf
- How to deal with diabetes burnout?: r/diabetes_t1 – Reddit [Internet]. Reddit; [consulté le 2025 Juin 4]. Disponible sur: https://www.reddit.com/r/diabetes_t1/comments/10qtt60/how_to_deal_with_diabetes_burnout/
- Patient Perspectives on the Benefits and Challenges of Diabetes Technology: A Qualitative Study of Adults With Type 1 and Type 2 Diabetes [Internet]. Diabetes Spectrum (American Diabetes Association); 2021 Févr [consulté le 2025 Juin 4]. Disponible sur: https://diabetesjournals.org/clinical/article/42/2/243/153737/Patient-Perspectives-on-the-Benefits-and
- « Just because I have Type 1 diabetes does not mean I am not human »: a qualitative study of the impact of diabetes on identity and adult social roles [Internet]. Baylor University (Thèse); 2021 Mai [consulté le 2025 Juin 4]. Disponible sur: https://baylor-ir.tdl.org/bitstreams/13a13778-6201-46ba-bc0b-33ec74c78d96/download
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